Le paillasson

Je ne me risquerai plus à couper la parole à Madame.

Résultat des courses: cent lignes et trente claques sur les fesses. Dix à la main sur la culotte, dix avec la palette à fesser et 10 avec la brosse (aïe!). Comme j'ai râlé (soit disant) j'ai révolté dix de plus. Mais le plus dur, c'est qu'après ma fessée, pour faire mes lignes, j'ai dû m'asseoir sur un gros paillasson rugueux et piquant. Je ne m'attendais pas à cela. Poser ses fesses bien rougies par la fessée sur un pareil instrument de supplice...

Au début la punition est douce. Mais au bout de quelques lignes de drôles de démangeaisons commencent. Bien sûr Madame me surveille et interdit de changer de position ou de mettre les mains sous la table. Ça brûle très vite. On passe d'une fesse sur l'autre mais très vite on se rend compte que ça fait encore plus mal de gigoter. À la cuisson de la fessée s'ajoute celle des picots qui irritent la peau sensible.

Pas question de lambiner quand on fait ses lignes assis sur un paillasson. On se dépêche. Culotte aux chevilles. Impossible de penser à autre chose qu'à la punition et on regrette d'avoir contrarié Madame par un bavardage insolent. J'ai mis 35 minutes se paraît il pour faire mes lignes. Cent lignes, c'est un record. À la fin Madame à contrôlé mes lignes. Puis elle a voulu voir les fesses. Elles sont restées marquées jusqu'au lendemain par de jolis dessins laissés par le paillasson.

Madame m'a dit que certaines gouvernantes mettent leurs chenapans ainsi au coin, à genoux sur le paillasson. Moi je me tiens à carreau maintenant. On ne sait jamais. En tout cas je ne coupe plus la parole à Madame.