Il est là car il a été
invité et qu’en plus c’était important pour son travail, mais il s’en serait
bien passé. Faire des sourires à tout le monde, serrer la main à untel, écouter
le discours d’un autre. Il observe les personnes qui sont présentes, il aime
observer les personnes, leurs regards, leurs expression, leur comportement,
cela en dit long sur leur personnalité.
Il se dit qu’il ne va pas
s’attarder, il a été vu par quelques une des personnes dont il avait besoin
d’être vu. Son regard fait le tour de la pièce et là ses yeux reviennent en
arrière et il découvre une femme. Elle est en retrait, et elle aussi observe
les autres, mais elle a un quelque chose qui dit « ne m’approchez pas, je
mords ». Elle est grande, avec des rondeurs, une rousse avec les cheveux
courts. Il aimerait bien l’approcher et lui parler mais il pressent qu’il va se
faire lyncher sur place. Il essaie de réfléchir pour trouver un prétexte pour
lui parler. Ses yeux semblent être de vraies armes prêtes à tirer. Mais malgré
ce coté « ne m’approchez pas », il sent une fragilité intérieure,
elle essaie de le cacher le mieux qu’elle peut mais cela se voit pour une
personne comme lui, qui est un professionnel de l’observation. Au moment où il se décide de s’approcher, il voit un homme lui adresser la parole, il est surpris, il n’avait pas pensé qu’elle pouvait être accompagnée. Il est déçu de ne pas y avoir pensé. Mais là en le voyant s’éloigner tout penaud, il a tenté sa chance et il s’est fait jeter. Il se réjouit intérieurement. Mais il ne sait pas comment faire pour aller lui parler car elle risque d’essayer d’en faire autant avec lui, il dit bien essayer car il n’est pas homme à se laisser ainsi rabrouer mais il aimerait bien lui parler.
Un mouvement de l’autre coté de la salle attira son regard et là qui voit-il ? Sylvie, sa vieille amie, un sacré personnage, il est prêt à s’avancer pour lui dire bonjour et là il la voit s’avancer vers son inconnue. Elle la connait, leurs regards se croisent et l’inconnue en reconnaissant Sylvie, lui adresse un magnifique sourire, elle est tellement expressive. Elles se font la bise. Il ne pouvait pas rêver mieux comme approche. Il va à leur rencontre et fait la bise à Sylvie, elle est heureuse de le revoir, et elle lui présente Sophie, une amie très proche.
-
Ma belle Sylvie, toi ici, mais que viens tu
faire ici ?
-
Théo, mon trésor, je suis ravie de te revoir.
Je suis la décoratrice de ce lieu mon cher, donc ma présence est indispensable,
lui répond Sylvie. Je te présente Sophie, mon amie très proche, je suis un peu
comme sa grande sœur
Théo lui fait son plus beau
sourire et lui serre la main. Il la sent immédiatement sur la défensive, elle
ne le connait pas mais il la voit se protéger immédiatement dans sa carapace.
Son regard change, elle n’a plus ce regard bienveillant comme quand elle a vu
Sylvie mais un regard qui en dit long, on peut lire comme dans un livre et elle
ne cache pas ce qu’elle pense. Il soutient son regard et lui fait comprendre
qu’il n’a pas peur d’elle, il lui en faut bien plus. Elle se tourne vers son
amie et lui dit en ignorant Théo :
-
Bonjour ma chérie, comment vas-tu ? pas
trop fatiguée par ce gros chantier ?
-
Oh non ma puce, tu sais quand on aime on ne
compte pas ! lui répond Sylvie
-
Oui mais je te connais, je sais que tu
t’épuises facilement !
Théo essaie de rentrer dans
la discussion mais Sophie lui coupe la parole pour le remettre à sa place
d’inconnu et poursuit avec Sylvie. A deux reprises, Théo essaie de parler, et à
deux reprises, elle le devance. Elle espère surement le décourager mais elle le
connait bien mal. Il n’est pas homme à se laisser ainsi intimider et encore
moins à faire taire.
-
Sophie, pourriez vous me regarder ? dit Théo
Sophie, très surprise, le
regarde droit dans les yeux et peut y voir une détermination, un quelque chose
qui intrigue Sophie, qui lui dit qu’il va la surprendre. Sylvie a compris où
veut en venir Théo, il est intéressé par le cas de Sophie, et elle en est très
contente, elle a besoin de cela pour se sortir de sa tour d’ivoire et elle est
persuadée que Théo en détient la clé.
-
Oui voilà je vous regarde et alors ?
-
Regardez-moi bien ? croyez vous que je
suis homme à me faire rabrouer ainsi et laisser couper la parole à 3 reprises
et que je vais vous laisser faire sans réagir ? lui demande Théo.
-
Je n’en sais rien, et cela m’est complètement
égal
-
Très bien, alors pour votre gouverne
personnelle, je trouve cela très incorrecte, et que votre éducation laisse à
désirer, si nous n’étions pas à une cérémonie, je vous mettrai sur mes genoux
et je vous mettrai une bonne fessée, cela vous apprendrait la politesse, lui
répond-il en la regardant droit dans les yeux sans fléchir.
Sophie sent la colère monter
en elle, qui est cet homme qui ose lui parler ainsi ? Ses yeux lui lancent
des éclairs, elle ne supporte pas ce style d’hommes se croyant supérieurs à
tout le monde.
-
Sophie ma chérie, je t’ai déjà parlé de Théo,
c’est un fesseur, mon premier éducateur, dit elle en éclatant de rire
-
Ah oui, ben je ne savais pas qu’il était
aussi grossier, et il éduque des femmes, je ne le félicite pas
-
Théo, je te précise que Sophie est une
Educatrice, et elle est très connue dans notre petit monde, elle a même écrit
un livre avec un ami.
-
Oui je connais, je l’ai lu, mais cela
n’empêche que ton amie a grand besoin d’être éduquée.
-
Monsieur Théo, je ne suis pas un objet et si
vous devez parler de moi, vous le faites en me parlant !
Théo
attrape le bras de Sophie, ne supportant plus son ton hautain et son insolence.
Et il lui souffle dans l’oreille :
-
Vous allez venir avec moi sans faire
d’histoire, sinon je vous promets la plus belle fessée devant tout ce joli
monde et ils seront ravis de voir votre beau fessier.
-
Vous n’oseriez pas, dit Sophie en colère et
en essayant de se libérer
-
Ne me tentez pas, j’en meurs d’envie
Theo l’entraine vers
l’extérieur. Une fois arrivés dehors, Sophie tente de se dégager et dit :
-
Vous me lâchez immédiatement
-
Non, vous allez m’accompagner dans le fond du
jardin, nous avons quelques mots à nous dire
-
Moi je n’ai rien à vous dire, vous m’avez
gâché ma soirée, donc oust, poussez vous
-
Ah ah ah ah ah alors là on ne me l’avait
encore jamais faite celle là, vous êtes incroyable, vous avez largement mérité
la fessée que je vais vous donner, je vous le promets, dit Théo
-
Je vois que vous êtes le style homme qui ne
connait pas le mot « non » ?
-
Si bien sur mais vous me dites non mais votre
corps me dit oui ! lui répond-il !
-
Alors c’est que vous devez mal comprendre,
vous allez me lâcher immédiatement et je vais retourner auprès de mon amie
Sylvie sans que vous fassiez un scandale devant cette foule. Je suis connue au
niveau professionnel et je n’ai pas envie d’avoir des ennuis à cause de vous.
Nous reprendrons cette discussion peut être un autre jour si vous le souhaitez
vraiment. Mais là je travaille, je ne m’amuse pas. Vous savez où me joindre,
lui dit-elle en faisant demi-tour
-
Alors Sophie, que l’on soit très clair, lui
dit-il en la rattrapant par le bras qu’elle avait réussi à lui faire lâcher, je
vous laisse retourner là-bas car je vous crois pour votre travail, mais je vous
donne rdv demain chez Sylvie pour que nous puissions discuter de votre
insolence et votre incorrection à mon égard. Elle saura être discrète le moment
venu.
Sophie se dégage et lui
tourne de dos en repartant vers la réception, un grand sourire sur le visage en
pensant à sa grande déception demain quand il ne la verra pas chez Sylvie. Elle
met sa main derrière le dos et lui fait un signe pas très joli avec ses doigts,
celui qui n’est vraiment pas digne d’une femme comme elle. Il rit de voir cela,
il sent qu’il va bien s’amuser avec cette charmante femme. Le lendemain, comme prévu avec Sylvie, il arrive chez elle, il ne voit pas Sophie. Il discute avec son hôte mais au bout d’une heure, il ose lui demander où est Sophie :
-
Mais Sophie doit venir vers quelle
heure ?
-
Sophie doit venir ? cela m’étonnerait
mon cher Théo, elle a décollé ce matin en direction de San Francisco pour un
mois pour son travail.
Théo éclate de rire !! Elle
l’a bien eu. Il faut dire qu’elle ne lui avait pas dit qu’elle viendrait et lui
avait été un peu trop sur de lui en lui intimant de se présenter ainsi devant
lui aujourd’hui. Il prend une bonne leçon d’humilité.
-
Ne me dis pas que tu lui as dit que tu l’attendais
chez moi cet après-midi ? lui demande Sylvie
-
Mais si, chez toi, elle se serait sentie en
sécurité et avoue qu’elle la mérite sa fessée, elle est insolente, effrontée, une
vraie petite peste, tu as vu comment elle me parle ?
Sylvie éclate de rire, cela
faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu Théo ainsi, aussi intéressée par une
chipie, car même si son amie n’était que fesseuse, elle avait une âme de sacrée
chipie. Et elle en méritait souvent et abusait souvent de son statut de
fesseuse. Mais c’était son amie et elle se devait de la défendre.
-
Mais tu crois que tu peux la fesser
ainsi ? c’est une fesseuse Théo, tu apprécierais toi qu’une femme te fesse
sans que tu sois d’accord ?
-
Cela n’a rien à voir Sylvie, moi je suis que
fesseur, je n’ai pas l’âme d’un chenapan, comme ton amie. Mais il y a quelque
chose qui m’interpelle chez elle, elle a peur de quelque chose, elle se protège
tout le temps, elle se cache dans sa carapace, sa tour d’ivoire. Elle sourit à
tout le monde, fait des blablas, s’occupe de tout le monde mais elle, qui
l’écoute vraiment, qui s’occupe d’elle ? elle a au fond d’elle une peur
que j’aimerais faire sortir et disparaitre.
-
Tu es bien présomptueux je trouve, qui te dit
que ce n’est pas ainsi qu’elle veut être, elle veut peut être se sentir
inaccessible.
-
Je ne sais pas Sylvie, mais en tout cas je
vais essayer et si elle ne veut vraiment pas, je la laisserai.
-
Ok d’accord, tu verras cela avec elle à son
retour.
Excellent récit, Chipinette. Je l'avais déjà lu, mais c'est un plaisir renouvelé de le retrouver ici !
RépondreSupprimeret ben je crois reconnaitre quelqu'un dans ce recit ^^ Cette Sophie ne serait pas une Chipinette en devenir ??
RépondreSupprimerje file lire la suite
lady dark
je ne suis pas du tout ainsi, rien à voir!! :p
SupprimerHa j'adore ! J'ai hâte de lire la suite.
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